Maria Montessori fut l’une des première femme médecin d’Italie ; pour son premier poste, elle travailla dans un service de psychiatrie infantile. Forte de sa formation scientifique, elle commença d’abord par observer longuement les enfants, étudia les travaux de Jean Itard et Edouard Seguin, dont elle adapta certains matériels et élabora à son tour les outils scientifiques destinés à répondre à leurs besoins et à les accompagner dans leurs apprentissages. Maria Montessori a fondé avec Jean Piaget la société Montessori Suisse ; parallèlement, ils ont étudié les enfants et ont dégagé des stades de développement, leurs travaux diffèrent ensuite sur les aspects organisationnels de ces
étapes. Ce qu’on appelle actuellement très communément « la pédagogie Montessori » est l’ensemble des fondements théoriques et des outils initialement créés pour et avec les enfants déficients, puis leur adaptation ensuite tournée vers tous les enfants. Je vous propose ici de revenir à une utilisation dans la pathologie (enfants/ado ; transposable aussi aux adultes), ainsi que des liens vers les résultats issus de la recherche en neurosciences.
Le matériel, ciblé, organisé et préparé,conduit l’enfant à sa construction autonome sur les plans :
– sensoriel (ex : matériel de Vie Sensorielle),
– physique : mouvement, praxies (ex : matériel de Vie Pratique),
– social (ex, principes : «un matériel unique», «tolérance et courtoisie»,
«observations inter-âges»,…),
– psychologique (ex : principe du contrôle de l’erreur, avec un matériel autocorrectif qui augmente la confiance en soi),
– cognitif (ex : fonctions exécutives, matériel de mathématiques, langage,…)
Les sens mis en œuvre sont : visuel, auditif, kinesthésique, tactile, stéréognostique, mais aussi gustatif et olfactif. L’un des principes de base est d’isoler chacun de ces sens, on peut aisément imaginer les adaptations pour de nombreuses pathologies : autisme (où l’on évitera la sur-stimulation sensorielle, où le matériel en lui-même fait tiers dans la relation), troubles sensoriels (aveugles/malvoyants, sourds/malentendants : où l’on adaptera). Le matériel dit « de Vie pratique » est tout particulièrement utile dans les prises en charge d’enfants-ado ayant des troubles de l’attention-concentration mémorisationet/ou des troubles praxiques. D’une manière générale, tous ces matériels et leurs présentations au patient seront d’un grand atout lorsque ce dernier présente des difficultés de mise en œuvre de ses fonctions exécutives, telles que : mémoire de travail, planification, contrôle inhibiteur et flexibilité mentale.
Selon le Dr Montessori : « C’est un préjugé de croire que pour analyser, il faut d’abord avoir construit ». L’analyse sert non seulement à décomposer, mais aussi à construire, :« celui qui prend le temps de construire pierre à pierre connaît les détails et peut appréciertoutes les qualités, beaucoup mieux que celui qui, pour apprécier une construction, semettrait à la démolir… » (Pédagogie scientifique Tome 3, page 4).La construction permetl’analyse des parties et cette constatation s’applique en particulier au domaine dulangage écrit où le Dr Montessori a observé que l’enfant commence d’abord partranscrire (écrire phonétiquement au départ) avant de lire. Plus particulièrement encore,dans le cadre de l’étape de l’acquisition de l’orthographe grammaticale, l’étude desparties du discours permet à l’enfant d’analyser les parties du discours (les natures demots) et d’accéder au sens de sa langue, d’en manier les mots et d’accéder aux règlesqui la régissent.
Programme:
Jour 1 :
■ Présentations des stagiaires et de la formatrice,
■ Ce que sera / ne sera pas cette formation,
■ Le Dr Maria Montessori,
■ Les principes fondamentaux,
■ Adaptation de ces principes à notre relation thérapeutique,
■ Travail, autonomie, auto-correction,
■ Pratiquer une orthophonie «montessorienne»
Jour 2 :
■ Les fonctions exécutives,
■ Apports pour des éléments de bilan clinique,
■ Les pré-requis – 1ère partie – : le matériel de Vie pratique. Les activités sont
présentées selon les besoins praxiques des patients, liens avec le développement
moteur de la main et de la bouche, liens avec l’acquisition du geste graphique, lien avec les neurosciences
Jour 3 :
■ Les pré-requis – 2ème partie – : Le matériel de Vie sensorielle. Activités présentées selon les besoins sensoriels des patients qui ont été ciblés lors des bilans orthophoniques,
■ Enrichir le vocabulaire avec la « Leçon en trois temps » et la « Leçon en cinq temps»,
■ Adaptations à l’orthophonie : exemples d’activités
Jour 4 :
■ Passer par la transcription écrite pour découvrir la lecture,
■ Retour d’expériences et retour sur la mise en projet,
■ Analyse de la pratique et questionnements sur les séances,
■ Evaluations individuelles, évaluation de la formation et conclusion
FIN